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C... comme chez L...
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27 février 2010

Les Cousines de Aurora Venturini

Les_CousinesEd. Robert Laffont

Coll. Pavillons

175 pages

Rapidement et sans trop en dire:

Argentine, milieu du XXème siècle. Yuna nous livre, à travers une sorte de journal, ses pensées, sa vie au sein de son entourage. Yuna est différente, légèrement retardée, dyslexique, naïve et souvent qualifiée d’idiote. Sa mère est une institutrice sévère et austère, son père a quitté le domicile conjugal, sa sœur, Bétina, est lourdement handicapée et déformée… Yuna évolue donc dans une famille particulière et descend « d’une dynastie dégénérée et en piteux état » où les drames se multiplient entre scandales cachés et sexualité violente. Yuna narre alors son existence, son « évolution » et ses apprentissages. Elle s'adonne à la peinture, mais tous semblent dénigrer ses créations, jusqu’à  ce que le professeur y perçoive un réel talent qu'elle va travailler et exprimer…

Impressions:

             Ce récit n’a rien de léger. Les thèmes du handicap, de la mort, de la prostitution, de l’avortement heurtent le lecteur.

                L’écriture qui cherche à refléter le « retard » de Yuna pourrait venir alléger cela, il n’en est rien. En effet, toutes les difficultés de la narratrice sont ici transcrites. Ainsi, lorsqu’elle a recourt au dictionnaire pour exprimer ses idées, Yuna le mentionne, systématiquement. De même, la ponctuation qui la gêne à l’oral est souvent absente ici, ce qui peut perturber quelque peu la progression de la lecture.

Toutefois,  ces « imperfections » stylistiques se raréfient au fil du récit, suivant ainsi les progressions du personnage qui intervient, à plusieurs reprises, pour le signaler à son lecteur, souvent de façon un peu naïve, parfois lourde mais qui reste toujours très fidèle à la voix de la narratrice. Par ailleurs, si ces éléments m’ont gênée au début, j’ai assez rapidement accepté cette donnée, l’intégrant à part entière dans le roman comme une richesse supplémentaire pour exprimer toute la particularité de Yuna. Pourtant, rares sont les textes qui parviennent à me convaincre avec ce genre d’écriture !!!

Le récit est également grinçant, dur, parfois cru et violent. La quatrième de couverture évoque un « humour noir » prononcé auquel je n’ai pas été réceptive, je n’ai perçu que la part sombre….

Malgré cette noirceur, cette violence, un espoir apparaît. Yuna est courageuse, elle se bat contre son handicap pour le dominer. Elle cherche à sortir de cette « dynastie » monstrueuse. La création artistique est là aussi pour cela : entre porte ouverte vers une autre vie et miroir révélateur d’une existence cruelle.

Les cousines n’est pas ce que l’on peut appeler un coup de cœur mais je ne regrette pas sa lecture qui m’a permis de découvrir un beau personnage qui se révèle très éloigné de la grande naïve et idiote annoncée. Un récit qui ne peut laisser indifférent et qui soulève aussi la question du handicap et de la différence ainsi que celle des préjugés.

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Commentaires
L
- à toutes: je comprends parfaitement cette réticence face au sujet de ce livre. Néanmoins, il n'y a pas de réelle pesanteur ici, le handicap n'est pas traité de façon trop lourde, au contraire le plus souvent!! Malgré tout, le thème parcourt tout ce récit.
M
Un roman qui semble assez "lourd" par les thèmes abordés... mais non moins intéressant!<br /> Pourquoi pas? Mais comme Leiloona, j'ai envie (besoin, en fait) de légèreté en ce moment. Ce sera donc pour plus tard!
L
Ce thème n'est pas pour moi : j'ai besoin de légèreté ! :)
A
J'ai peur que la barque soit un peu chargée .. je vais attendre d'autres billets.
C
ces thèmes me parlent mais comme ce n'est pas un coup de coeur, j'attendrai la sortie en poche!:)
C... comme chez L...
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