Momo des coquelicots, de Yaël Hassan
144 pages
Voici une lecture qui sent la rentrée et qui est donc beaucoup plus avouable que la précédente...
J'avais aimé le 1er opus Momo, petit Prince des Bleuets que j'avais découvert il y a quelques années dans le cadre de mon travail et que je conseille et propose souvent aux élèves de 6ème en début d'année.
Alors, quand il y a quelques mois j'appris que l'auteur avait donné une suite à ce premier Momo, j'ai voulu voir de quoi il retournait, mais entre temps j'ai déserté et ma lecture commence donc à dater...
Rapidement et sans trop en dire....
Ca y est, Momo est en Sixième et il aime toujours l'école et les livres!! Mais depuis la mort de Monsieur Edouard, tout n'est pas rose pour Momo et sa vie dans la Cité est de plus en plus compliquée: son papa est très malade, les habitants de la Cité vont devoir être relogés, Ahmed, son grand frère, adopte une attitude étrange, autoritaire et violente...Heureusement que l'école est là et que Momo rencontre Emilie. Et puis il y a tous ses souvenirs, la lecture, tous les livres que Monsieur Edouard lui a légués. Momo est décidé, il veut devenir écrivain mais pour cela, il imagine devoir connaître tous les mots du dictionnaire...
Impressions...
Encore un beau récit et une suite plutôt réussie même si je l'ai trouvée un peu moins magique. Je connaissais les personnages et la tonalité...ceci explique sans doute cela!!
Derrirère des apparences lisses, gentillettes et naïves ce récit sait aussi aborder des thèmes plus difficiles voire violents. La violence familiale, l'extrêmisme religieux, la mort, sans rien gâcher au portrait du petit Momo. Un autre personnage prend également de l'ampleur ici: la soeur de Momo, Fatima, qui m'a beaucoup plu!
Certes le message est très pédagogique et met en avant les bienfaits de la lecture mais la pillule passe plutôt bien quand on sait que ce livre s'adresse aux enfants autour de 10 ans. Il y a des bons sentiments, la défense du livre comme objet de richesse, la question de la mixité sociale et culturelle réussie... mais Yaël Hassan ne s'embourbe pas. L'ensemble reste léger et l'alternance entre passages tristes, durs aussi et des moments plus légers aboutit à une lecture agréable qui parvient à faire réfléchir, à porter un regard sur les cités qui ne soit pas que négatif et à donner l'envie de lire, d'aimer les mots.
Un livre sur le rapprochement entre différents univers qu'ils soient liés à la couleur de peau, au niveau social, à la religion, à la culture, à l'âge. De l'espoir aussi pour ceux qui ne croit pas vraiment à la possibilité de s'en sortir quand on vit dans une cité. Sans ambition déplacée mais bien mené, simple et agréable, une suite qui se veut à la hauteur du premier volume!