Des désirs et des hommes, de Françoise Simpère
156 pages
Non, vous ne rêvez pas....vous êtes bien en train de lire - ou déchiffrer - un nouveau billet!!! Après 4 mois d'absence, il était temps, me direz-vous!!!
C'est pourquoi, j'ai choisi de marquer l'événement en fêtant mon retour avec une invitation, celle de Stephie qui me tanne depuis des semaines pour reprendre ce blog en main et pour participer à son rendez-vous hautement sérieux, scientifique et intellectuel....j'ai nommé "le mardi c'est permis" !!
Rapidement et sans trop en dire...
Alors ne m'en demandez pas trop - ce retour prend des allures de convalescence - je ne vais pas vous résumer l'ensemble des nouvelles qui composent ce recueil....ce serait longuet, quelque peu laborieux et je n'en est guère envie.
Toutefois, je vais essayer de cerner l'atmosphère et évoquer quelques uns des 18 récits que vous pourrez trouver dans ce livre
Tout d'abord le point de vue de chacun des récits est exclusivement féminins. La femme prend en effet régulièrement en charge la narration ou, lorsque que le récit se fait à la 3ème personne, elle en est le personnage principal et les histoires se font à travers elle.
Les nouvelles évoquent des situations diverses telles que les amours d'un soir, des pulsions plus ou moins inavouables, des rencontres sensuelles qui ne demandent qu'à se poursuivre ou encore de simples évocations sensuelles.
- Dans Mise en scène, par exemple, Françoise Simpère raconte un rendez-vous avec un inconnu, plein de surprise et d'inconnu au cours duquel la femme va expérimenter l'amour à plusieurs les yeux bandés. La nouvelle est courte mais efficace...
- Enfance pieuse évoque la relation d'un couple dans une vieille maison pimentée par les accessoires religieux trouvés sur place qui vont ainsi permettre d'assouvir certains fantasmes jamais avoués.
- Au Piano-bar, un jeu de séduction muet s'engage, la femme s'en va et est rejointe par le beau musicien. Les deux jeunes gens s'abandonnent alors sur une plage de sable fin.
- La Zappeuse met en scène une mère de famille qui apprécie les pornos les après-midi où elle est seule. Elle regarde des films qu'elle a enregistrés et sélectionne les scènes qui l'intéressent. L'effet est garanti, puis, lorsque le plaisir l'a gagnée, elle retourne à ses tâches quotidiennes...
Impressions...
Tout d'abord, je vous dois, parce que je suis d'une honnêteté sans nom, un petit éclairage concernant les conditions de lecture de ce recueil. Alors voilà....j'étais en vacances, sous le soleil, au bord de la mer, il faisait chaud - si si, il y a quelques régions françaises où il a fait beau et chaud cet été! - et je me trouvais, surtout, en compagnie d'une folle équipe de filles...rien que des filles, lorsque l'une d'elles, à la recherche d'une lecture pour la plage, s'est servi dans ma PAL" spéciale vacances girly" et s'est retrouvée avec le-dit volume entre les mains. Je l'avertis alors sur le "genre" de lecture qu'elle s'apprête à découvrir et elle l'embarque dans son sac. Arrivées sur la plage nous la mettons au défi de nous faire la lecture de la première nouvelle. Ce qu'elle fait volontiers....et oui, j'ai des copines comme ça....pleine de dévouement!!! Nous avons ri et apprécié cette lecture, si bien que la lecture à haute voix et en "communauté" est devenue notre petit rituel quotidien afin de découvrir avec plus ou moins de saveur les différentes nouvelles du recueil. Nous ne fûmes d'ailleurs par les seules à en profiter je crois...
Voilà, vous savez tout et vous allez donc comprendre le plaisir qui fut le nôtre...ou pas
En effet, l'ensemble du livre est très inégal. les nouvelles ne sont pas toutes de qualité et certaines nous ont même laissées un peu indifférentes. Toutefois d'autres se sont avérées plus que délicieuses au réel pouvoir émoustillant. Ainsi avons-nous pu savourer quelques scènes réellement érotiques.
J'ai apprécié l'évocation du plaisir pour le plaisir, les relations sexuelles parfois débridées sans que l'amour ne s'immicse systématiquement pour venir justifier pareille débauche...nous ne sommes pas ici dans un harlequin débridé, il y a du sexe pour le sexe!
Toutefois, l'écriture généralement convenable tombe souvent dans certains clichés et l'utilisation d'images maladroites voire ridicules a souvent provoqué exclamations et franches rigolades. En effet, Françoise Simpère semble apprécier les comparaisons quelque peu dépassées, peut-être vieillies et qui produisent un effet contraire à celui recherché. Les images végétales et florales sont désuètes et parfois la comparaison animale est ridicule...
Quelques exemples, lisez plutôt:
"un frisson [...] montait jusqu'à sa nuque et redescendait ensuite le long de son dos comme une tumultueuse cascade" ( in Cravate de rigueur)
" et dans ce "non" elle mit tout le défi dont elle était capable, la revanche sur sa timidité [...] enfermant le petit rat qui la rongeait sous les oripeaux ridicules de déclarations enfalmmées dont le garçon avait bien ri." ( in Premier émois)
" c'était bon et violent de sentir s'échapper d'elle comme une lave brûlante tant de sensualité si longtemps retenue" ( in Enfance pieuse)
" elle ferma les yeux quelques secondes, pas plus, le temps de sentir sous sa paume la bite gonflée qui lui évoqua la barre franche d'un voilier." (in La Fontaine de Trévi)
En bref, une lecture inégale mais plaisante dans les circonstances évoquées plus haut. Inégale dans le style mais aussi l'intensité érotique puisqu' après certains passages "hotement" sensuels, pour ne pas dire presque pornographiques, certaines nouvelles me sont apparues un peu fades....mais que voulez-vous...une fois que l'on a gouté au plaisr intense, difficile de se satisfaire d'une simple caresse!