Les Larmes de l'assassin, de Anne-Laure Bondoux
Coll°. Millézime
227 pages
Après Pépites du même auteur, mon envie était grande de découvrir un autre titre d'Anne-Laure Bondoux, Les Larmes de l'assassin s'est alors imposé, avec, pour objectif, d'aborder ensuite l'adaptation BD par Thierry Murat repérée chez Noukette, ou encore Fashion
Rapidement et sans trop en dire...
Paolo vit sur une "terre du bout du monde" au Chili, là où seules les pierres semblent pousser dans la difficulté. Dans sa cahute, il cohabite avec ses parents qui accueillent, malgré eux, et très ponctuellement des voyageurs de passage - géologues, poètes, marchands de voyages,... - étonnés de trouver là une habitation. Leur visite sont brèves et sans incidence, jusqu'à l'arrivée d'Angel Allégria, un truand, un assasin dont les yeux traduisent la cruauté. Les parents sont effrayés et Angel, armé d'un couteau, les tue froidement. Paolo découvre alors la marre de sang et les corps sans vie de ses parents, mais Angel lui laisse la vie sauve et s'installe dans la cabane avec Paolo. Le petit et l'assassin tentent alors d'apprendre à vivre ensemble sur ces terres arrides, balayées par les vents...
Impressions...
Encore un magnifique récit !! J'ai été complètement bouleversée par cette histoire pleine de vie, de mort, de cruauté et d'espoir. Les faits sont durs, violents parfois mais rendus avec une impressionnante simplicité et une grande poésie.
Les liens qui se tissent entre les différents personnages laissent transpercer une grande solitude accompagnée d'une tendresse sans fin. Le petit Paolo est émouvant mais celui qui m'a le plus touchée est, sans doute, cet assassin cruel et froid qu'est Angel. Sa relation avec le petit Paolo m'a souvent tiré les larmes et je n'ai pu que l'apprécier pour ce qu'il est et non pas ce qu'il était.
En effet, il est question ici d'apprentissage de la vie aux côtés des autres, de métamorphose comme l'explique très joliment Ricardo, le bûcheron de la fin du récit: "il y a des métamorphoses très discrètes [...] celles qui se passent dans notre âme, par exemple, ne sont pas toujours visibles" (page 156).
Et tout le long du récit on croit à ces métamorphoses, au bonheur qui s'offre enfin mais qui, chaque fois, se voit contrarié!
Je n'oublierai vraiment pas ce récit violent et tendre, dur et beau qui donne envie d' "accepter le bonheur, même le plus fou, le plus impensable qui soit. Accepte[r] le bonheur et fai[re] silence..." page 161).