Quand le requin dort de Milena Agus
Ed. Liana Levi
Troisième titre de Milena Agus que je lis après Battements d'ailes (mon billet ici) et Mal de Pierres, Quand le requin dort est en réalité le premier roman de cet auteur sarde, mais qui vient seulement d’être édité en France. C'est lors de ma dernière visite au Salon du Livre, accompagnée de Stephie, que j'en ai fait l'acquisition. Nous avons toutes deux succombé à ce livre et décidé d'en faire une lecture commune...
Rapidement et sans trop en dire...
La narratrice est une jeune adolescente qui nous raconte ici son histoire et celle de sa famille, la famille Sevilla-Mendoza, quelque peu étrange et tourmentée.
Nous y trouvons ainsi la mère, personnage frêle et faible, que tous veulent protéger de la tristesse du monde. Son époux, le père, y participe beaucoup et parvient souvent à la faire rire mais il aime voyager et s’occuper des plus démunis. Il est souvent absent s’occupant des autres plus que des siens. Le frère, enfermé dans un quasi mutisme, ne s’exprime qu’à travers le piano qu’il travaille sans cesse comme pour se libérer de cette famille. La tante, quant à elle, malgré une grande beauté, ne trouve pas de mari et cumule ainsi les histoires d’amour et les amants se succèdent. La narratrice, enfin, un peu trop ronde, découvre la vie auprès d’un homme marié qui l’enferme dans une relation sadomasochiste destructrice et humiliante.
La famille Sevilla-Mendoza ne brille pas par sa gaieté…
Impressions...
J'avais vraiment hâte de découvrir ce nouveau texte de Milena Agus dont la plume me plaît énormément.
Je dois dire que ce roman est assez différent de ce que j'ai lu précédemment de cet auteur. La narration prise en charge par une jeune fille, adolescente, y est sans doute pour quelque chose. Le style est différent, le ton surtout.
Personnage naïf, candide, la narratrice nous livre parfois des éléments très crus, voire violents, très dérangeants qui secouent la lectrice que je suis.
Puis, je retrouve, malgré tout, cette écriture poétique, enchanteresse que j’aime tant, je me laisse emporter par cette prose douce, qui chante…
Heureusement que la narratrice est si naïve, heureusement que la belle écriture de l’auteur se présente à nous puisque c’est cela qui vient rendre plus supportable toute la tristesse que l’on peut trouver dans ce récit. Cette tristesse, c’est aussi celle que j’ai déjà lue chez Milena Agus.
D’abord décontenancée, j’ai, ensuite, poursuivi ma lecture avec intérêt et plaisir et me suis réellement attachée à la narratrice et à sa tante. J’ai été touchée par ces deux personnages féminins qui ne savent pas trouver, vivre, accepter le bonheur.
Bien que plutôt sombre, j’ai senti dans ce roman une belle envie de vivre et d’exploser à la vie comme la fin semble vouloir le laisser entendre…
En Bref, un Milena Agu, différent de ceux que je connaissais mais qui m’a néanmoins beaucoup plu même s’il ne restera pas mon préféré. La prose est toujours enchanteresse…c’est beau !
Et maintenant je vais aller faire ma petite curieuse sur Mille et une pages, voir ce que Stephie en a pensé...vous me suivez?? ;)