Un Roman russe de Emmanuel Carrère
Ed. Folio
Aujourd'hui, Pimprenelle nous a proposé un joli rendez-vous pour découvrir un auteur, Emmanuel Carrère!
De lui, je n'ai lu que L'Adversaire, il y a maintenant quelques années et j'avais aimé, j'avais été impressionnée par la tension qui pouvait sortir de ce roman.
J'ai choisi le titre du jour, un peu par hasard et puis aussi parce qu'il semblait y être question de folie, d'horreur et de quêtes des origines!
Rapidement et sans trop en dire...
Emmanuel, trentenaire,écrivain vient de rencontrer Sophie et il s'aiment. Mais Emmanuel reste comme "préoccupé" par un mystère qui plane sur l'histoire de sa mère et de son grand-père. Il mène alors une sorte d'enquête visant à en comprendre davantage et à le sortir de cette "folie" et de cette "horreur" qui semblent planer sur sa vie. Pour cela, Emmanuel envisage, notamment d'apprendre le russe dont il connaît quelques rudiments. Une occasion professionnelle se présente alors et vont le mener dans une petite ville de Russie, Kotelnitch...
Impressions:
Un roman russe est un roman autobiographique, c'est vrai, même s'il ne raconte que 2 années de l'écrivain; un roman russe, en partie seulement.
En effet, le roman oscille entre deux éléments: un premier consacré à l'histoire du grand-père disparu et aux séjours à Kotelnitch et un deuxième qui a pour cadre la relation amoureuse entre Emmanuel et Sophie.
Ces deux parties se croisent, se répondent un peu et entrent par alternance dans le récit.
Si j'ai aimé les débuts de la partie russe qui nous propose d'entrer dans le "mystère" du grand-père et de découvrir cette ville de Russie, je dois dire que je me suis lassée par la suite. Je crois même que le deuxième séjour d'Emmanuel à Kotelnicht et son carnet de bord m'ont ennuyée!! Je n'ai pas supporté l'abandon progressif de l'auteur, ses phases de découragement et ses difficultés dans l'apprentissage du russe que j'ai trouvés trop répétitifs.
Et puis, alors que l'ennui pointait le bout de son nez, le récit de la relation entre sophie et Emmanuel a pris un peu plus de place et je me suis dit que j'allais rebondir, que cet élément allait changer le ton, constituer un écho à la partie russe. Mais, si j'ai été sensible à l'érotisme, plutôt cru, annoncé dès l'incipit, cette partie m'a elle aussi déçue! Je n'ai pas fait réellement le lien parce que je n'ai pas trouvé que les émotions, les sentiments y étaient suffisamment aboutis. La tournure "dramatique" de la relation m'a agacée et j'ai eu un peu de mal à supporter le côté larmoyant, pleurnichard de l'auteur!! Alors, oui, les extraits érotiques et la nouvelle écrite pour Sophie m'ont fait de l'effet ( je ne suis pas si prude que cela!!), mais je n'ai pas saisi la portée de tout cet "étallage". Je n'y est pas trouvé de finalité, je les ai trouvés parfois gratuits!
De plus, la quête des origines, le mystère du grand-père, si prometteurs m'ont laissée quelque peu frustrée...j'en attendais plus et finalement rien n'est vraimant clair, l'ensemble reste plutôt flou.
L'ultime fin du roman, la lettre à la mère, m'a davantage touchée, et à donner un peu plus de sens à l'ensemble du texte bien que ce qui y est dit n'est pas nouveau et apparaît dans le reste du roman. Toutefois, elle fut un peu gâchée par le ressenti que j'ai pu avoir envers l'auteur-personnage, comme une drôle d'impression que je ne saurais traduire ici...
En bref, je n'ai pas été emballée par cette lecture mais l'ennui parfois ressenti ne m'a pourtant jamais encouragé à arrêter ma lecture...je n'y ai même jamais pensé, voulant aller jusqu'au bout, tournant les ages avec curiosité et envie...Je crois même avoir envie de lire encore cet auteur!!....allez comprendre!!