Le Soleil des Scorta, Laurent Gaudé
285 pages
Second titre de Laurent Gaudé que je découvre après La Porte des Enfers qui m'avait plu et emporté tant par son histoire que son atmosphère même si quelques éléments méritaient quelques bémols comme la descente aux Enfers pas toujours très convaincante à mes yeux... qu'en sera-til du Soleil des Scorta??
Rapidement et sans trop en dire:
C'est l'histoire d'une famille de 1875 aux années 1980, dans l'Italie du sud, la région des Pouilles, le village de Montepuccio.
Tout commence avec le retour au village de Luciano Mascalzone qui, après 15 années d'emprisonnement et d'abstinence, n'a qu'une idée en tête: retrouvée Filomena et l'aimer, la posséder avant que les villageois ne le tuent. Arrivé à Montepuccio, Luciano répond à son obsession et son désir puis, il est mis à mort par les habitants, mais un fils naîtra de cette union sans paroles, le premier de la famille des Scorta...
Impressions:
Une lecture agréable mais qui ne m'a pas réellement transportée. Peut-être mon horizon d'attente n'était-il pas le bon puisque je m'attendais à une réelle saga familliale. Or, l'ensemble est trop bref pour cela et ne laisse pas vraiment place aux détails des vies des différentes générations. J'aurais, sans doute, aimé que tout cela s'étire un peu plus, sur plusieurs volumes et prenne ainsi de vraies allures de saga!!
Autre horizon d'attente auquel le roman ne répond pas: le personnage de départ, Luciano, et puis son fils Rocco nous laisse entrevoir des vies et des destins à venir qui ne s'inscriront finalement que très peu dans cette lignée et dans les générations suivantes.
Ainsi, ma déception quant à ce texte vient-elle principalement de ces horizons que je me suis construits et qui n'ont pas été exaucés et qui n'ont pas laissé place à des éléments suffisamment percutants pour les dépasser.
L'ensemble a, toutefois, réussi à susciter mon intérêt et différents éléments m'ont plu en particulier:
J'ai aimé:
- L'atmosphère de cette Italie du sud, sèche, blanche, écrasante de chaleur et qui m'a rappelé, parfois, l'Espagne du Coeur cousu de Carole Martinez lu et adoré il y a quelques mois maintenant!!
- Le personnage féminin de Carmela qui conduit le roman à travers plusieurs chapitres de confessions faites au curé, chapitres qui s'insèrent, en italique, au fil du roman.
- Une certaine idée de la famille qui cherche notamment à transmettre quelque chose, un enseignement, de génération en génération.
- Le banquet, moment de bonheur pour tous, qui correspond, en effet, à cette idée de la félicité, de la paix et de la douceur de vivre. Un élément central du roman.